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lundi 23 septembre 2013

Le Vide et le Plein, de Nicolas Bouvier

Pour des infos sur l'auteur, voir le billet :
Présentation de l'éditeur : Les fameux carnets que Nicolas Bouvier tint pendant son séjour au Japon en 1964 restèrent longtemps inédits. Partie intégrante du "Livre des Merveilles" qu'il souhaitait écrire, Le vide et le plein impose cet art unique qu'il a de saisir, comme on dérobe des pommes à l'étalage, des fragments d'éternité. Bouvier découvre, s'émerveille, s'étonne, se laisse faire mais aussi défaire par ce pays "non pas tant mystérieux que mystifiant". Et se livre dans ces courts chapitres plus peut-être que nulle part ailleurs.


Couverture d'après
une photo de Steve McCurry
Puisque Nicolas Bouvier m'a tant séduit avec sa Chronique Japonaise, passer par ces carnets avant de lire les récits de ses autres voyages m'a semblé naturel.
Il s'agit du journal tenu par le voyageur durant son deuxième séjour au Japon (1964) et sa courte visite plus tard (1970). Précision importante : Bouvier avait prévu d'utiliser ces carnets pour un ouvrage qu'il ne terminera jamais. C'est pourquoi il a fallu attendre l'initiative du premier éditeur, en accord avec la famille, pour y avoir accès. Et puisque Bouvier ne les avait pas encore intégré à un récit plus global, ils sont comme on dit bruts de décoffrage.

C'est donc une lecture particulière que ces carnets. Il ne s'agit pas à proprement parlé d'un récit. Plutôt de tranches de vie, d'instantanés. Terme d'autant mieux choisi que l'on pourrait presque feuilleter ces carnets comme un album photo : les descriptions et métaphores de Nicolas Bouvier sont si fortes que les images s'imposent à l'esprit du lecteur. Car s'il est vrai que l'organisation de ces textes rend l'immersion plus difficile - contrairement aux romans il n'y a pas d'intrigue à laquelle se raccrocher pour cimenter le tout - il reste cette formidable capacité à placer le lecteur dans la réalité des villes, villages et monuments visités. Sachant qu'il s'agit pour ainsi dire de notes peu ou pas retravaillées dans un journal, mon admiration pour la plume de Bouvier n'en est que plus grande

Continuons un peu sur l'image de l'album photo, et nous dirons que les instantanés sont accompagnés de légendes. Commentaires, impressions, réflexions parfois mordantes sur le Japon, ses habitants; sa société et sa culture. Souvenirs du précédent voyage (1956). Sautes d'humeur et jugements, aussi : ce qui charme, ce qui est incompréhensible, ce qui l'est mais amuse, rebute ou frustre. Sans compter les aléas de la vie personnelle et professionnelle.

Autant et même plus que le pays, c'est le regard du voyageur sur le Japon et sur lui-même que l'on découvre. Et nous avons de la chance : ce voyageur là est ouvert, cultivé et maître dans l'art de partager son expérience. Encore un coup de coeur, et la confirmation que je veux découvrir ce que ce regard a décelé ailleurs.

3 commentaires:

  1. Oh ! ta chronique me donne très envie de découvrir cet auteur et ses voyages au Japon, le Japon étant un pays que j'affectionne beaucoup et que j'ai eu la chance de visiter moi aussi. Merci pour cette découverte !

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    1. Salut ! Content que ma chronique ait eu cet effet. Je te conseille de commencer avec sa Chronique Japonaise. Garde juste à l'esprit que ses voyages datent des années 60 et profite ;)

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    2. Tant qu'il ne se met pas à en dire du mal (comme a pu le faire Loti dans Madame Chrysanthème -une torture ce livre ! je ne le conseil pas !) je suis sur que ce livre me plaira à moi aussi :)

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