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samedi 12 octobre 2013

L'Ange de la Nuit, de Brent Weeks

L'auteur : Brent Weeks est né dans le Montana en 1977. Après un diplôme en études anglaises et un tour du monde, il s'occupe d'un bar et écrit de plus en plus jusqu'au plein temps. Repéré par un éditeur, il sort son premier roman La Voie des Ombres en 2008, qui est rapidement suivi par deux autres tomes complétant la trilogie de L'Ange de la Nuit. Sa nouvelle saga Le Porteur de Lumière est en cours.


Tome 1 : La Voie des Ombres


Illustration :
Calvin Chu


Présentation de l'éditeur : Le tueur parfait n'a pas d'amis, il n'a que des cibles. Pour Durzo Blint, l'assassinat est un art et il est l'artiste le plus accompli de la cité, grâce à des talents secrets hérités de la nuit des temps. Pour Azoth, survivre est une lutte de tous les instants. Le petit rat de la guilde a appris à juger les gens d'un seul coup d'oeil et à prendre des risques - comme proposer à Durzo Blint de devenir son apprenti. Mais pour être accepté, il doit commencer par abandonner son ancienne vie, changer d'identité, aborder un monde d'intrigues politiques, d'effroyables dangers et de magies étranges, et sacrifier ce qui lui est le plus précieux...


Une lecture en demi-teinte.
Ce livre a bien sûr des qualités. La première est sans doute la minutie dont l'auteur fait preuve pour décrire la ville, ses bas-fonds et les conditions de vie qui y règnent. Le parti pris sombre et même glauque est assumé et les horreurs de l'enfance d'Azoth et ses amis sont retranscrites avec assez d'efficacité pour atteindre le lecteur. Le choix d'Azoth de s'enfoncer d'avantage dans les ombres en devenant l'apprenti de Blint est bien amené, et les conséquences difficiles de son choix ne manquent pas d'être explorées. Son tiraillement entre son choix et tout ce qu'il a abandonné est plutôt bien traité également. Il y aura forcément des lecteurs qui ne s'attacheront pas à Azoth, mais ceux-ci seront quand même curieux de suivre le cheminement du personnage pour voir où tout ça va l'emmener.

Cela dit, je trouve que ce livre a également quelques défauts gênants. L'un d'entre eux est le côté caricatural de certains personnages. Et tout d'abord de Blint. Il y a trop d'occasions où l'illusion ne marche pas et où ce que le lecteur devine aisément met un temps fou à arriver. Le personnage du roi manque également de cohérence : d'abord décrit comme un incompétent un peu malveillant, il finit par devenir une espèce de fou furieux sans que l'on sache bien d'où cela vient. Il y a aussi des personnages qui manquent tellement de consistance qu'on ne s'attache pas à eux et que leur sort nous indiffère. C'est quand même gênant quand il s'agit de Logan, celui qui est devenu au fil des ans le meilleur ami du héros. Cela dit, il y a aussi quelques personnages plutôt réussis : c'est le cas par exemple de Mamma K la plupart du temps et de Dorian (même s'il est par bien des côtés fidèle à l'archétype du prophète). Le fait que Brent Weeks ait évité certains clichés pour le personnage de Poupée est également appréciable.

L'autre aspect qui m'a gêné est lié à la gestion de l'histoire. Plus précisément, j'ai trouvé qu'il y avait trop de coups de théâtre. Au minimum, ils sont trop regroupés et successifs. Certains me paraissent même facultatifs : le coup de théâtre concernant Roth, par exemple, n'apporte pas grand chose à la figure de l'antagoniste ni à l'histoire. Du coup, leur effet est pratiquement inverse à celui escompté : trop de twist tue le twist, l'élément de surprise finit par ne plus fonctionner et l'intrigue s'en trouve plutôt affaiblie au bout du compte. Cette surenchère peut être vue comme le symptôme d'une certaine lourdeur qui handicape parfois l'écriture. Celle-ci n'est pas particulièrement mauvaise mais pas assez bonne pour faire sortir ce roman du lot.

Il y a tout de même un aspect que j'ai trouvé très bien réussi : la fin du roman. D'un côté les choses sont inachevées en ce qui concerne le conflit entre Khalidor et Cenaria et, à plus grande échelle, la terre de Midcyru. De plus à travers les interventions de Dorian et ses prophéties, il y a nettement du potentiel pour faire encore grimper les enjeux. De l'autre, la fin constitue réellement la clôture d'un chapitre dans la vie d'Azoth et laisse le lecteur désireux de voir comment va se dérouler la suite de son parcours personnel.

Lecture pour le Big Challenge et le Baby Challenge Fantasy 2013 de Livraddict:

1 commentaire:

  1. Je suis bien d'accord avec ton avis, c'était parfois fouillis. Mais au final j'ai bien aimé et j'ai bien envie de découvrir la suite.

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